programme 2024-2025
Mardi 3 juin : Jean-Pierre Poussou, professeur émérite de l’Université Paris-Sorbonne, membre résidant de l’Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, présentera LE COMMERCE DES FOURRURES DE LA FIN DU MOYEN ÂGE AU XX° SIECLE.
Plusieurs produits ont été l’objet d’un important commerce international autrefois, notamment les céréales, les vins, les textiles, le sucre ou le café. Il faut leur ajouter les fourrures pour lesquelles deux éléments fondamentaux leur donnaient un très grand intérêt : d’une part la lutte contre le froid à des époques où les moyens de chauffage restaient très inférieurs aux nôtres, d’autre part le luxe et la mode. Les gouvernants et les élites sociales recherchaient les fourrures de haut prix qui étaient un véritable marqueur social aussi bien en Chine que dans les pays européens.
Dans les deux cas, leur recherche a été si importante que le début de l’époque moderne fut marqué par une pénurie. Il en résulta une exploration aussi bien vers les parties asiatiques de ce qui deviendra le territoire russe que vers l’ouest de ce qui deviendra le Canada. Pour ce dernier, le début du XVII° siècle est essentiel :c’est pour trouver et envoyer des fourrures en Europe que Pierre du Gua des Monts envoie Samuel Champlain créer « l’habitation » de Québec qui n’est qu’un comptoir de fourrures et que se met en place la course des bois, que naît également la rivalité entre les Français de la Nouvelle-France et les Hollandais puis surtout, à partir de la fin du XVII° siècle, avec les Anglais qui s’installent à l’ouest de la baie d’Hudson et développent leurs colonies sur les bords de l’Atlantique. Après la conquête anglaise, pendant un siècle ce sont des compagnies dirigées par des Ecossais qui prennent en main le commerce canadien des fourrures lequel s’épuise dans la seconde partie du XIX° siècle, débouchant alors sur la mise en place d’élevages d’animaux à fourrures.
L’expansion russe au-delà de l’Oural fut largement liée à la recherche des fourrures mais les ressources s’avérèrent limitées au point qu’au XVIII° siècle les peaux des castors canadiens sont achetées par les Russes. Mais le deuxième voyage de Béring (1733-1741) fait découvrir les richesses en fourrures du Kamtchaka. En particulier en loutres de mer et renards bleus. Il s’ensuit pendant près de trois décennies un commerce qui reste caché entre les Russes et les Chinois, lesquels sont très demandeurs car ce sont en Chine les fourrures les plus chères et les plus dignes d’être portées par les plus grands dignitaires. Puis les Anglais et les Français en découvrent l’existence cependant qu’avec les Américains ils exploitent les populations de loutres de mer de la côte occidentale de l’Amérique du Nord et le font à un tel degré que cette richesse disparaît.
Jusqu’au dernier tiers du XX° siècle les fourrures sont néanmoins restées un produit de luxe très recherché. Les impératifs écologiques ont eu pour résultat que leur importance économique ou sociale a quasiment disparu. L’étude de leur commerce international appartient donc au passé.
Mardi 20 mai : François Guichard, contre-amiral (2S), ancien commandant de sous-marins et aujourd’hui Amiral chargé de la fonction histoire de la Marine, présentera : Du sous marin qui inspira Jules Verne aux premiers navires opérationnels, la place de Rochefort-La Pallice.
Il vous transportera aux prémices de la conquête sous-marine et à ceux du célèbre roman de Jules Verne. Il vous fera découvrir pourquoi et comment Rochefort – La Pallice y a tenu une place particulière au tournant du XIXème et du XXème siècle.
Mercredi 16 avril 2025 : Nina Pagégie chercheuse indépendante diplômée d’un master recherche histoire de l’art et culture matérielle de Nantes université : La cave de la cour des Anglais un maillon éloquent dans l’étude des caves et celliers rochelais
Construite au XIIIème siècle, située à l’angle des rues du cordouan et Alcide d’Orbigny, à l’origine cour d’Angliers, cette cave d’une dimension de 70m² offre un décor gothique marqué par les six voutes sur croisée d’ogives et ses chapiteaux sculptés.
Elle est inscrite aux Monuments historiques depuis 2024 à l’initiative de la Direction Culture et Patrimoine de la Ville. Avec la salle basse de la tour de la Lanterne, la cave gothique de la cour des Anglais est le monument le plus ancien subsistant à La Rochelle
Vendredi 11 avril 2025 : Vincent Courboulay, enseignant chercheur à l’Université de La Rochelle, Intelligence artificielle, l’Etrange cas du docteur Jekyll et mister Al.
Dédicace des ouvrages de l’auteur à 17h, conférence à 18 h.
Conférence organisée en partenariat avec l’Espace culturel E. Leclerc, La Rochelle Université, l’Association Alternatives économiques et la Société des lecteurs du Monde, Espace culturel Leclerc, Avenue du Fief Rose, Lagord, salle Alain Le Meur.
Mercredi 19 mars 2025 : Jacques Boucard, historien : Les Rétais, « paysans de la mer », et leurs « écluses » : une société originale et complexe
À partir du XIVe siècle, le littoral rétais se couvre de grandes pêcheries collectives, en pierre, appelées localement « écluses ». De formes irrégulières, mais souvent proche de celle d’un fer à cheval, elles atteignent plusieurs centaines de mètres.
À la fin du XIXe siècle, ce ne sont pas moins de 140 ouvrages emprisonnant près de 400 hectares qui assurent entre le tiers et la moitié de la consommation insulaire. D’une longueur variant de cinq cents mètres à un kilomètre, les murs construits sans aucun liant, seulement en pierres « sèches », sont capables de résister aux tempêtes d’hiver. Leur construction particulièrement complexe nécessite un savoir-faire très pointu, transmis de génération en génération.
L’étude des dernières pêcheries encore en activité, des techniques de construction, de leur fonctionnement et de l’organisation sociale de la communauté de pêche est riche d’enseignement et nous apporte un témoignage exceptionnel sur les populations littorales et les derniers « paysans de la mer ».
Mercredi 15 janvier 2025 : Jean-Christophe Vautrin, historien : La persécution des Juifs en Charente-Martime sous l’Occupation.
La Shoah, c’est-à-dire la persécution et l’extermination physique de plusieurs millions de Juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale en Europe, est un fait majeur de l’histoire de l’humanité.
Le département de la Charente-Maritime se trouve sous occupation allemande entre 1940 et 1945. Il s’agit donc ici de mettre en évidence ce fait historique à l’échelle de ce territoire régional en France. Il faut également bien prendre en compte la collaboration entre l’occupant allemand nazi et la France du régime de Vichy qui a conduit à cette persécution sur ce territoire de Juifs qui se trouvaient là majoritairement comme réfugiés.
Si cette conférence est « centrée » sur la persécution des Juifs en Charente-Maritime, elle a aussi pour objectif de faire découvrir l’existence dans cet espace régional d’une communauté juive méconnue dont la présence remonte pour le moins au Moyen-Age.
C’est la raison pour laquelle la Shoah en Charente-Maritime sera replacée dans une histoire longue.
Mercredi 18 décembre 2024 : Jacques Berlioz-Curlet, auteur : Le bénévolat, battement du coeur et oxygène de l’âme.
"Toutes les meilleures définitions, officielles ou non, données dans les dictionnaires pour caractériser le bénévolat ne suffisent pas à embrasser la notion entière, car elle est complexe et en tout cas plus riche que ce que l’on en dit.
Se rendre disponible gratuitement, sans compter son temps ni ses efforts, pour une durée indéterminée, dans l’intention d’apporter du bien à autrui représentent les valeurs cardinales du bénévolat. Ces valeurs sont à entretenir et doivent perdurer à travers les générations, car elles constituent une formidable force pour la vie équilibrée d’une société.
Pour autant, le bénévolat doit faire face à des défis, des déviances possibles, et il mérite de recevoir une reconnaissance publique pour les services qu’il rend chaque jour à une nation.
En définitive, le bénévolat est l’expression des humains du don de soi pour autrui, une façon de se reconnaître dans un autre que soi-même, que nous sommes liés à notre prochain par une fraternité universelle qui transcende nos égoïsmes, nos indifférences propres à notre nature."
Mercredi 20 novembre 2024 : Général Philippe Mounier, La notion de guerre juste
La notion de guerre « juste » est-elle un oxymore, un paradoxe ou un dilemme ? Cette question se pose depuis la nuit des temps. La guerre est une des plus vieilles activités humaines, intrinsèquement liée à la nature de l’Homme. Elle semble inextinguible. Mais, nous pouvons répondre à cette interrogation en affirmant que la guerre « juste » doit rester un idéal. Celui-ci est certes difficile à atteindre. Mais cet idéal doit rester quand même un objectif, pour éviter de voir définitivement sombrer le monde dans la barbarie et l’inhumanité. Pour cela, après avoir essayé de définir ce qu’est une guerre « juste », nous verrons comment a évolué cette idée au fil des siècles, sous l’influence des religions, des penseurs et des politiques. Le tableau de la situation actuelle et sa projection dans le futur clôtureront cette brève analyse. Cette conférence n’est en aucun cas une pure conférence d’histoire militaire. Elle traite de l’essentielle question des relations humaines.
Mercredi 16 octobre 2024 : Guy Caraes, historien, Le réseau Alliance à La Rochelle 1942-1945
.
Lieu : à la préfecture, salle Jean Moulin.
En partenariat avec le Comité Léonce Vieljeux.
Mercredi 18 septembre 2024 : Pascal EVEN, conservateur général du patrimoine (h.), L’Académie de La Rochelle dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : une véritable passion pour l’histoire naturelle.
